Mercure de France
Mercure de France, avril 1764, Vol. I, p. 173
Mercure de France, avril 1764, Vol. I, p. 173
« ON a continué Castor & Pollux, avec tout le succès que mériteront toujours les beautés réunies de la Musique & de la Poësie, jointes à la pompe & à l’éclat d’un magnifique spectacle.
Ce que nous avons annoncé de M.le Gros, dans un Supplément à l’Article de l’Opéra, page 222 du Mercure de Mars, s’est trouvé si avantageusement confirmé par le Public, que depuis le jour du début de cette nouvelle Haute-contre dans le rôle de Titon, l’affluence du Public ne cesse d’augmenter aux représentations de cet Opéra. On l’a donné de suite les trois jours gras, & on le continue actuellement les Mardi & Jeudi de chaque semaine. Jamais Nouveauté du plus grand succès n’a attiré & soutenu à aucun Théâtre un concours aussi nombreux de Spectateurs. Les suffrages sur le compte de ce Sujet sont unanimes & sans aucune des restrictions si fréquemment employées à l’égard de ceux qui ont débuté avec le plus d’avantage, & qui ont occupé par la suite les premiers rangs sur la Scène. Nous exhortons ceux de nos Lecteurs qui seront curieux de connoître le genre propre du mérite de ce nouveau Sujet, à lire ce que nous en avons dit dans le vol. précédent à l’art. indiqué ci-dessus. Les Amateurs des Spectacles vraiment honorables pour la Nation, voyent avec plaisir revivre pour ainsi dire parmi nous celui de l’Opéra. Comme une partie du Public est souvent entraînée par le seul concours de l’autre, les Partisans du goût espérent que cette partie mobile des Spectateurs conduite par la circonstance, s’accoutumera insensiblement à ne plus prendre la force du bruit pour celle de la Musique & le désordre de la déraison pour le charme de la gaîté. »