Mercure de France
Mercure de France, octobre 1745, p. 136
Mercure de France, octobre 1745, p. 136).
« L’Académie Royale de Musique a cessé les nombreuses représentations du Sylphe si long-tems & si justement applaudi, pour mettre au Théatre le 12 de ce moi. un Ballet intitulé les Fêtes de Polymnie. Les paroles sont de M. Cahusac déjà connu par plusieurs Poëmes dramatiques representés sur le Théatre François,* & la Musique est du célébre M. Rameau.
*Pharamond, le Comte de Warvic, Tragédies. Zenéide, l’Algerien Comédies, l’une en un acte, l’autre en trois.
Les trois entrées sont la Fable, l’Histoire & la Féérie.
Le Prologue est intitulé le Temple de Mémoire ; on y voit Mnémosine qui invite les Arts celebrer les vertus du Roi.
Appuis du Temple de Mémoire,
Seuls Ministres de ses Autels,
Fils de Minerve, Arts immortels,
De l’Univers vos mains gravent l’Histoire
Sur le marbre & l’airain de ces murs éternels.
La Victoire arrive & fait la même invitation aux Muses. Elle est à l’instant obéie, & les Arts élevent une Statue d’or representant la figure du Roi. La Renommée les ailes déployées pose sur sa tête une couronne de laurier : à droite & à gauche les Arts élevent deux trophées d’armes, d’étendarts &c. sur les marches du piedestal on voit deux groupes, le premier represente la Gloire qui enchaine le tems, le second represente la Vertu foulant aux pieds l’Envie.
Dès que le Monument est élevé, les Muses & les Arts le couvrent de guirlandes de Lauriers. C’est alors que Polymnie propose de donnes ses fêtes pour les plaisirs du Heros dont les Muses vont immortaliser la gloire.
Faisons entre nous le partage
De ses travaux, de ses loisirs ;
Faites voler sa gloire d’âge en âge,
Et j’aurai soin de ses plaisirs.
Si nous ne voulions que louer M. Rameau, nous ferions un assés grand éloge de la Musique de ce Ballet, en disant qu’elle est de lui, & qu’il est toujours lui-même, mais le public attend de nous un jugement plus détaillé.
Nous nous arrêterons d’abord à l’admirable ouverture qui commence l’Opera.
L’Adagio est de la plus grande harmonie & le presto qui suit ne lui cede en rien. Mais ce qu’il y a de plus remarquable c’est que cette derniere ouverture ne ressemble en rien aux autres ouvertures que M. Rameau a déjà faites. Voilà la sixiéme qu’il nous donne & toutes sont aussi differentes entr’elles que la premiere parut differente de toutes celles qui avoient précédé. Cette marche toujours variée dans un genre aussi borné, & où l’experience auroit pu faire croire qu’il étoit inévitable de se repeter, est la marque la plus certaine du grand genie & d’une imagination inépuisable à qui les ressources ne manquent jamais.
On s’est accordé assés unanimement à trouver qu’il y avoit dans ce prologue ainsi que dans le premier acte trop de Chœurs, & qu’ils étoient trop longs, mais ce défaut est aisé à réparer, & ne subsistera plus à la seconde representation, car nous écrivons ceci après la premiere. Du reste ces chœurs sont fort travaillés ainsi que toute la Musique de M. Rameau ; si la dignité du sujet a exigé pendant la premiere moitié du prologue, une Musique serieuse, on est agréablement dédommagé par le divertissement qui finit l’acte.
L’Ariette chantée par Polymnie, dont l’accompagnement forme ensuite une gavotte que l’on danse, a paru à tout le monde du goût le plus agréable & le plus neuf ainsi que toutes les symphonies des autres actes qui sont dans ce genre.
Le mariage d’Alcide & d’Hebé forme le sujet du premier acte ; des détails agréables, des fêtes ingénieusement amenées, des occasions fournies au Musicien de faire de belle Musique étoient tout le parti qu’on pouvoit tirer de ce sujet, & c’est ce qu’a fait M. de C. C’est peut-être la meilleure façon de choisir des sujets de Ballets ; il est rare & très rare de pouvoir dans un seul acte renfermer une action interessante qui ait une exposition, un nœud & un dénouement ; ainsi un Auteur lyrique qui cherche à renfermer dans les bornes étroites une action court risque d’ennuyer au lieu d’émouvoir. L’Auteur des paroles d’un Ballet ne doit point se regarder comme celui sur qui le public aura les yeux attachés ; à peine l’apperçoit-on. Il n’est aujourd’hui que la cause occasionnelle qui a produit de la Musique & des danses, & s’il veut se faire remarquer pendant quelques momens, ce n’est que par l’élegance des détails qu’il peut y prétendre.
La scéne de cet acte est dans le Ciel ; Alcide paroît, & expose le sujet dans un court monologue.
Amour, charmant vainqueur, reçois dans ces beaux lieux
D’Alcide le premier hommage ;
Tu m’as embrasé de tes feux,
Que la jeune Eglé les partage.
Hebé arrive ; elle appelle les jeux & les plaisirs qui forment sa suite & les invite à célébrer l’Apothéose d’Alcide. Toutes les Graces, tout l’enchantement que l’on peut supposer dans une fête donnée par la Déesse de la Jeunesse & par les plaisirs sont exprimés par la Musique de cette fête ; c’est l’avis du public dont nous ne sommes que l’Echo.
Alcide seul est insesible aux plaisirs du Ciel ; il adore Hebé ; il sçait que le Destin doit nommer son époux ; il craint de n’être pas préferé. La déclaration qu’il fait à Hebé est très lyrique.
Dans ce séjour délicieux,
Lorsqu’à ma gloire tout conspire,
Je ne cherche que vous ; loin de vous je soupire ;
Vous fixez mon cœur & mes yeux.
Vous plaire est le seul bien que mon ame desire,
Et je serois mille fois plus heureux
De vivre dans les fers sous votre aimable empire,
Que de régner sans vous sur la terre & les Cieux.
Ce morceau tres agréable le seroit encore davantage si l’Auteur avoit retranché le premier vers, mais c’est une légere remarque. La réponse d’Hebé est simple & naturelle.
Je dois obéir au Destin,
Mais vous n’aurez point à vous plaindre
S’il consulte mon cœur sur le don de ma main.
Jupiter arrive ; le Palais du Destin s’ouvre ; son Trône est environné de nuages & ne paroît point pendant l’espéce d’invocation qu’on lui adresse ; les vers de cette invocation sont fort beaux. Nous ne ferons pas un crime à M. de C. de n’avoir point égalé le morceau admirable du Destin dans Thetis & Pelée ; il n’est personne qui soit humilié de céder à l’illustre M. de Fontenelle, mais nous saisirons cette occasion pour dire qu’en tout genre on doit bien se garder de traiter des sujets sur lesquels il y a des morceaux de comparaison aussi dangereux.
Du reste M. Rameau a déployé dans ce morceau les ressources de son Art qui lui sont si familieres. Le Chœur adressé au Destin est aussi harmonieux qu’on pouvoit l’attendre d’un aussi habile compositeur. Il est beaucoup plus travaillé que le Chœur du Destin de Thetis & Pelée dont nous venons de parler.
La réponse du Destin est favorable, & alors commence un Ballet figuré qui offre le plus riant spectacle. L’Hymen paroît suivi des Jeux & des Plaisirs qui portent des guirlandes de fleurs ; il est difficile de peindre la disposition de ce Ballet. Elle est telle que l’Hymen dansant entre Hebé & Alcide, il se forme autour de chacun des Amans deux cercles de guirlandes que tiennent les Jeux & les Graces. L’Hymen tient de la même main une des guirlandes de chaque cercle. Bientôt après il prend la main de l’un & l’autre des Amans & les unit, la figure du Ballet continuant toujours & cette action agréable en faisant partie. On doit de justes éloges & à l’Auteur qui a imaginé cet ingénieux Ballet, au Musicien, à l’Actrice aimable qui l’a embelli de ses graces, & au maître du Ballet qui l’a exécuté avec tant d’intelligence. La Musique de ce dernier divertissement est aussi agréable que celle du premier ; c’est tout dire.
L’Histoire si connue d’Antiochus & de Seleucus est le sujet de la seconde entrée. M. de C. a substitué Stratonice au Médecin Herosistrate. Si cet acte ne fait pas tout l’effet qu’on auroît pû souhaiter, les entraves de la scéne lyrique en sont peut-être cause.
L’Amour de Stratonice, la langueur d’Antiochus, la tendresse de Seleucus pour son fils, qui sont les fondemens de l’intérêt ne peuvent être assés préparés dans des bornes aussi étroites que celles d’un seul acte.
Seleucus presse Stratonice de voir Antiochus & de penetrer le mystére de la langueur qui le dévore.
Je dois à sa valeur l’éclatant avantage
Qui m’a fait triompher dans les plaines d’Ipsus ;
J’adore vos attraits, je cheris ses vertus ;
Entre vous deux tout mon cœur se partage ;
Mais malgré l’amour qui m’engage,
Ma mort suivroit celle d’Antiochus.
Un monologue de Stratonice qui suit cette scéne apprend au Spectateur que la Princesse aime Antiochus. Le Prince paroît, & Stratonice lui déclare que Seleucus est prêt à lui céder le Trône, s’il ne faut que ce sacrifice pour faire son bonheur ; mais cette offre ne peut toucher Antiochus. Mes vœux, dit-il,
Mes vœux sont au-dessus de la grandeur suprême ;
Mon bonheur passe son pouvoir,
Sans en mourir, céde-t’on ce qu’on aime ?
Seleucus paroît, & le dénouement est tel qu’on le lit dans l’Histoire ; on trouve dans la fête qui termine cet acte, fête qu’améne très-bien le mariage d’Antiochus & de Stratonice, un morceau très-agréable & très lyrique,
Dans l’objet qu’on aime
Tout devient charmant ;
C’est l’Amour lui-même ;
Ah ! qu’on est heureux en aimant.
Un regard enchante un amant !
Un souris est le bien suprême :
Dans l’objet &c.
On doit sçavoir d’autant plus de gré à M. de C. de ce joli morceau, qu’il paroît par la Musique que c’est un canevas. Sans cela M. de C. eût donné à ce morceau un agrément de plus en le commençant par ces vers
Ah ! qu’on est heureux en aimant !
Dans l’objet qu’on aime
Tout devient charmant ;
C’est l’amour lui-même.
Un regard enchante un amant ;
Un souris est le bien suprême :
Ah ! &c.
Au reste cette remarque ne diminue en rien le prix de ce joli Madrigal, & nous n’avons fait cette légére observation que pour faire juger de la nature & de la quantité des sacrifices qu’un Poëte lyrique est obligé de faire au Musicien ; on trouve encore dans la Musique de cet acte un grand nombre de choses admirables.
La Féerie a fourni le sujet du troisiéme acte. Le Pays des Fées offre aux Poëtes lyriques des trésors inépuisables. M. de Moncrif en a deja fait usage deux fois avec un succès éclatant qui auroit dû exciter l’émulation.
Oriade Fée est mere de Zimés ; Alcine ennemie d’Oriade accable son fils du poids de sa haine.
Elle enchaîne ses pas dans ces déserts affreux ;
Son cœur est devenu sanguinaire & sauvage ;
Par un charme cruel son farouche courage
L’entraine hors de lui-même & le rend malheureux.
Un Oracle a donné le remede contre les enchantemens d’Alcine.
Contre Zimés Alcine s’arme en vain,
S’il inspire & ressent un amour véritable.
La moitié de cet arrêt est déjà exécutée, Argelie jeune fille élevée dans le Palais d’Oriade & avec qui la Fée ouvre la scéne est amoureuse de Zimés, mais elle doute qu’elle puisse aussi aisément réussir à accomplir la seconde partie de l’Oracle.
Hélas ! est-ce assés pour charmer,
D’avoir un cœur tendre, sincere ?
Il ne faut point d’Art pour aimer,
Et toujours il en faut pour plaire.
L’air de ce joli madrigal est très agréable ; Oriade remet sa baguette à Argelie. Joignez lui dit-elle.
Joignez l’art à l’amour, ma puissance à vos charmes.
Aussi-tôt que la Fée est sortie, un bruit de cors annonce l’arrivée de Zimés. Il paroit bien-tôt à la tête des chasseurs. Argelie qui s’est rendue invisible est témoin de la férocité que témoigne Zimés ; l’exposition de son caractere se fait naturellement par les airs qu’il chante dans la fête. Les chasseurs s’éloignent, & courent à la chasse, mais Zimés qui les excitoit s’arrête de lui-même.
Que deviens-je ! où m’entraîne un transport odieux ?
Ne pourrai-je calmer le trouble qui me presse ?
Un bonheur inconnu fait l’objet de mes vœux ;
Je le cherche, il me fuit, & sans lui tout me blesse ;
La langueur, les ennuis consument ma jeunesse.
Quels mouvemens confus... quels combats rigoureux !...
Mon cœur flétri par la tristesse,
Me semble environné sans cesse
Des abimes d’un vide affreux...
Evitons dans ces lieux les ardeurs du soleil.
Les momens que je perds dans les bras du sommeil,
Sont les plus heureux de ma vie.
Argelie approche lorsqu’elle voit Zimés endormi ; elle s’attendrit en le votant.
Un objet qu’on adore
Devient plus cher encore,
Lorsqu’il est en proie au malheur.
Cedez à la clarté du jour,
Sombre forêt, dont l’horreur m’épouvante :
Charmes de ma flâme constante,
Passez dans cet affreux séjour ;
Qu’ici tout inspire & ressente
Les feux, les transports de l’amour.
Le Théatre change & représente des jardins embellis par tout l’Art de la Féerie : des Nymphes viennent former une fête qui fait un tableau d’autant plus agréable que le contraste de la fête précédente est plus aisé à sentir.
Zimés se réveille étonné de ce qu’il voit & de ce qu’il entend. Quels accords importuns ? dit-il. Le chœur lui répond en continuant l’hymne à l’amour qu’il a commencé.
Le Ciel, la terre & l’onde
Adorent l’amour
Sa flâme est le flambeau du monde ;
Sans ses feux le plus beau jour
Devient une nuit profonde.
Les chasseurs reparoissent ; ils veulent recommencer les chants qu’ils ont déja fait entendre, & célébrer les plaisirs de la chasse, mais les Nymphes les interrompent par leur douce mélodie. Zimés lui-même qui s’est attendri par dégrés pendant la fête, est enfin entierement désarmé par la vûe d’Argelie ; il tombe à ses pieds.
Ma fierté disparoît ; je tremble à vos genoux ;
De mes premiers soupirs je vous fais un hommage ;
Je méprisois l’amour, je bravois son couroux ;
J’ignore encore son langage,
Mais je ne veux l’apprendre que de vous.
L’Oracle est rempli puisque Zimés est amoureux ; les chasseurs qui le suivoient imitent son changement, & célébrent avec les Nymphes l’hymen des deux amans. Ce sujet est très-bien imaginé ; on voit dans la disposition des scénes & des fêtes beaucoup d’intelligence du Théatre Lyrique, & un grand art de servir le Musicien, & de lui préparer ces contrastes heureux qui previennent l’uniformité si dangereuse en Musique. Comme la vérité seule sans aucun mélange de prévention a dicté nos éloges & nos critiques, nous allons encore hazarder avec confiance une derniere remarque.
Le mauvais traitement qu’Alcine a fait à Zimés n’est pas peint avec des couleurs assés fortes dans le Monologue qui l’exprime, & que nous avons cité. Tout son malheur se borne à aimer la chasse, & à ne sçavoir ce qu’il veut ; ce n’en est point assés pour faire une vive impression sur le spectateur. Cette remarque est si naturelle que nous ne doutons pas que M. de C. ne l’ait faite lui-même, & nous jugeons qu’il aura craint en suivant une autre route ; en donnant à Zimés un caractere sanguinaire & sauvage de rendre odieux un Acteur sur qui il vouloit faire tomber l’intérêt ; sans doute il auroit couru ce danger, mais s’il étoit difficile, il n’étoit pas impossible de l’éviter. On vient à bout de tout avec de l’art et du travail.
L’Abbé de Bruys Auteur de plusieurs pieces de Théatre estimées, disoit que s’il l’avoit entrepris il mettroit les tours de Notre-Dame sur le Théatre. C’est une exagération, mais en réduisant la chose à ses véritables termes, il est sûr qu’on a souvent fait à force de recherches bien des choses que l’on avoit crû impossibles au premier coup d’œil.
Au reste le style de ce Ballet est très-Lyrique ; il y a encore dans ce dernier Acte un Ballet figuré ; les chasseurs par leur empressement marquent le désir qu’ils ont de plaire aux Nymphes de la suite d’Argelie, c’est du moins ce qui est dit dans le livre, mais on ne le voit point ou on ne se soucie point de le voir. En effet ces danseurs ne sont point des personnages auxquels on s’intéresse. Le Ballet du premier Acte qui a parfaitement réussi est d’une espece bien differente. Alcide & Hébé, qui sont le centre de lumiere du tableau, jettent sur l’ensemble une clarté & une expression qui manquent à celui-ci. En effet il y a une difference essentielle entre l’Acteur qui chante & celui qui danse. L’illusion du Théatre est telle que l’Acteur qui chante disparoît & le spectateur voit Alcide, Hébé, & non tel & tel Acteur ; il n’en est pas de même des danseurs. On ne s’informe point si c’est une Nymphe qui danse, on fait seulement attention que c’est Mlle. Camargo.
Il nous reste encore un mot à dire sur la Musique. La fête des Nymphes est aussi agréable que celle du premier Acte, & tout ce que chante Mlle. Fel est de la plus parfaite & de la plus douce mélodie.
Nous reprocherons deux choses à M. Rameau, l’une d’avoir fait Alcide haute-contre ; il valoit mieux s’il ne vouloit pas mettre deux basses ensemble donner la haute-contre à Jupiter, qui jouant un moindre rôle auroit moins fait sentir le peu de convenance de cet arrangement.
Notre seconde observation est que M. Rameau auroit dû profiter davantage du contraste que l’Auteur lui avoit fourni, lorsqu’il fait revenir les chasseurs de Zimés au milieu de la fête des Nymphes, les chasseurs ne disent qu’un mot ; il auroit été à souhaiter que M. Rameau eut fait durer ce contraste plus long-tems, peut-être auroit-il pû faire chanter en même-tems les Nymphes & les chasseurs, comme il a fait dans le trio de Phani, d’Huascar, & de Don Pedro dans l’Acte du Soleil des Indes Galantes. Les deux amans expriment leur amour dans le même tems qu’Huascar exprime sa fureur. C’étoit là la place d’un de ces coups d’Art inimitables qui sont si familiers à M. Rameau, & dont il a répandu un grand nombre dans cet Opéra digne de la réputation de cet inimitable compositeur. Mlle Fel qu’une longue & dangereuse maladie avoit forcée de s’absenter du Théatre pendant plusieurs mois, a reparu dans ce Ballet : les applaudissemens réitérés qu’elle a reçus montrent combien le public est équitable, & Mlle Fel a justifié ces applaudissemens par la façon dont elle a chanté le rôle d’Argelie ; sa voix est plus belle que jamais ; nous ne dirons rien du goût avec lequel elle chante, nous n’apprendrions rien à personne. » (Mercure de France, octobre 1745, p. 136).