Correspondance littéraire (Grimm)

Correspondance littéraire […] depuis 1753 jusqu’en 1769, par le baron de Grimm, 1ère partie, Tome 5, 1766, p. 296

Correspondance littéraire […] depuis 1753 jusqu’en 1769, par le baron de Grimm, 1ère partie, Tome 5, 1766, p. 296

« L’Académie royale de musique, d’ennuyeuse commémoration, vient de donner trois actes détachés et nouveaux, sous le titre de Fêtes lyriques. […] Le second est un ouvrage posthume de Rameau. C’est peu de chose. Cet acte s’appelle Anacréon. On y voit ce poëte, dans sa vieillesse, s’amuser des amours de deux jeunes enfans dont le sort dépend de lui. Il fait croire à Chloé qu’il est épris d’elle, et Chloé n’a rien à refuser à son bienfaiteur ; mais cela la rend excessivement malheureuse, ainsi que son amant, le jeune Bathyle. Anacréon, après avoir joui quelque temps de leur inquiétude, les unit. Cela est froid, plat, sans finesse et sans grâce. Il fallait donner ce canevas à l’illustre Métastasio, qui en aurait fait une fête théâtrale charmante ; mais feu Cahusac, qui est mort fou sans avoir vécu poëte, n’est pas un Métastasio français. Il y a cependant des gens qui lui contestent la propriété de cet acte, parce qu’ils l’ont trouvé un peu mieux écrit que ses autres platitudes. »